jeudi 3 mars 2016

Extrait d'un livre bientôt publié

Extrait d'un livre qui sera publié bientôt, si Dieu le veut :
Les « spécialistes » de la finance prétendent fonder leurs raisonnements sur la discipline des « finalités suprêmes de la législation islamique ». Il faut savoir que l’usage que font les spécialistes contemporains de la finance dite « islamique » s’avère très différent de l’usage des juristes traditionnels. Dans son livre « la réforme radicale », Tariq Ramadan a défendu la thèse selon laquelle il faudrait purement et simplement renoncer à la science des « fondements » au profit des finalités afin de pouvoir répondre aux défis de notre temps. La proposition a le mérite d’être claire, même s’il n’a malheureusement illustré cette proposition par aucun exemple clair. En réalité, cette proposition n’est applicable que dans la mesure où le contexte serait inclus dans les sources du droit musulman. En plus du Coran, de la Sunnah, et des autres sources que reconnaissent les savants, nous aurions une nouvelle source : le contexte. 

S’il est légitime de se référer aux finalités, les fondements ne peuvent pas être ignorés dans la vision traditionnelle de l’analyse juridique. Lorsque les grilles de lecture élaborées par la jurisprudence héritée ne permettent pas de répondre à une question contemporaine, le juriste qui jouit d’une aptitude devra se référer aux finalités pour élaborer une nouvelle grille de lecture. En d’autres termes, le juriste devra rédiger sa propre conception des fondements de la jurisprudence qui permettra de répondre à une question donnée. En tant que savants (ou étudiants en sciences islamiques), le public pourra alors confronter le spécialiste à ses propres théories pour définir si celles-ci s’avèrent efficaces, et éventuellement si son raisonnement se fonde sur des bases légitimes.

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