La minute de silence est une forme de recueillement symbolique qui
permet d’honorer la mémoire des victimes d’une guerre, d’un attentat, ou
de tout autre crime perpétré. La première fois que la pratique a été
inventée, c’était
en France, le 11 novembre 1919, pour honorer la mémoire des victimes de
la première guerre mondiale. De nombreuses nations ont adopté cette
forme de recueillement dont l’objectif vise principalement à honorer la
mémoire des victimes.
Sur le plan religieux, la pratique ne pose aucun problème dès lors
où elle ne s’inscrit pas dans une dimension rituelle inhérente à une
autre religion. Si la pratique faisait partie du rituel chrétien, par
exemple, il ne serait
pas convenable de l’imposer aux musulmans qui disposent de symboles
commémoratifs particulièrement beaux. Toutefois, la pratique n’est
aucunement religieuse : elle s’inscrit tout simplement dans la dimension
civique ou protocolaire.
En Islam, il n’est pas nécessaire de se référer à des textes pour
émettre une permission puisque la règle stipule que « toute action est
autorisée, à moins qu’une source n’indique le contraire ». Néanmoins, le
Prophète (Paix et
Bénédictions sur lui) nous a enseigné que les symboles s’inscrivent
dans cette dimension de la permission. Lorsque l’Apôtre de Dieu a
souhaité envoyer une missive à un monarque, les compagnons ont mis en
évidence que la missive ne serait lue que s’il y figure
un sceau officiel. Le Prophète (Paix et Bénédictions sur lui) a alors
accepté de fabriquer un sceau officiel, puis ils l’apposaient sur les
documents officiels.
La minute de silence n’est pas soumise à une procédure objective !
Lorsque la nation est touchée par une tragédie, l’émotion exige
naturellement que des minutes de silence soient organisées partout dans
le pays. Par contre, lorsque
la tragédie se déroule ailleurs, d’autres facteurs entrent en compte
pour « imposer » la minute quelques fois, et pour ignorer la tragédie
d’autres fois. La politique a effectivement ses raisons que la raison ne
peut comprendre.
Pour ma part, les musulmans devraient nommer cette pratique «
minute de silence », mais plutôt « instant de levée ». Muslim (Tradition
n° 1602) rapporte qu’un convoi funéraire est passé devant le Prophète
(Paix et Bénédictions
sur lui), et il s’est levé. Il lui a été dit : « Il s’agit de la
dépouille d’un juif », et le Prophète (Paix et Bénédictions sur lui) a
répondu : « N’est-ce pas un être humain ? ». Le style, c’est l’homme ;
et notre Prophète (Paix et Bénédictions sur lui)
est un homme plein de charme.
Par ailleurs, le conseil que je prodigue – à moi-même et à mes
frères – consiste à ne pas utiliser les victimes pour régler des comptes
avec des institutions ou des particuliers. Il n’est pas correct de lier
un hypothétique refus
de s’adonner à une minute avec un déficit de maîtrise du français de la
part du conseil des théologiens. Dans l’histoire des musulmans, ces
méthodes politiciennes ont conduit aux événements qui ont eu lieu entre
Ali et Mu’âwiyah. Qu’Allah nous guide !
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